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#4 Varsovie - Riga - Moscou : rencontres magiques

Vers Riga

Donc c’est le dernier bus du périple ! Et pas le plus court. En fait c’est deux bus, un de Varsovie à Vilnus en Lituanie, arrivée à 5h. Puis un autre de Vilnus à Riga, départ 7h. Je prend Lux Express, avec des billets vraiment pas cher, compagnie que je ne connais pas du tout. C’est la méga classe ! Des films, comme dans l’avion, plein de place et distributeur gratuit de boisson chaude intégré au bus. C’est le bus des pachas quoi.

Je regarde un film, et dors un peu par intermittence et on arrive en avance à 4h30 du matin. Pas dans une station de bus, mais sur un parking d’un centre commercial. Des gens se font récupérer en voiture, et au final on se retrouve à trois à attendre le bus suivant. Je suis un poil méfiante au début puis la discussion s’amorce et je ne verrais pas passer le temps avec Ivan le russe et Mateo l’italien albanais.

Ivan est UX designer (il conçois des services et des interfaces), mais aussi DJ et humoriste, la quarantaine. Il va voir ses filles. Mateo, la trentaine est en vacances. Il veut changer d’orientation et se former au marketing digital pour être à son compte et arrêter les horaires de bureau. Ivan nous divertis littéralement en nous faisant ses sketchs en préparation en anglais. Les deux parlent super bien anglais, j’ai de la chance ! Ivan se révèle super bavard, et super passionnant, ça va bien ensemble.

Il nous dit :

“Pour faire un one man show, pas de recette magique, tu prends la douleur dans ta vie et tu la change en blague et en leçons à transmettre. Les blague ce sont des apprentissages transmis par le rire”

En effet, sa vie n’a pas eu l’air de tout repos, on comprend dans son sketch qu’à la suite d’une dispute, sa femme appelle les flics en disant qu’il est fou et suicidaire. Il sortira « indemne » et déclaré sain d’esprit après trois jours d’observation dans un hôpital psychiatrique. On parle de la vie. On cherche une station essence ouverte et on bois un café, puis rebelote avec le deuxième bus. On reste en contact et j’irai boire un coup avec Mateo le soir.

Riga

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Après-midi à Riga, douche, sieste, puis vadrouille dans la ville. Je passe un peu trop vite à mon goût, la Lettonie à l’air vraiment intéressante, mais je n’ai pas l’énergie d’y consacrer beaucoup de temps. Je profite des ruelles, des bâtiments colorés et des cathédrales. Je tombe même sur la cathédrale de Sainte Gertrude, la sainte des voyageurs et j’écoute un très vieil orgue qui joue. Au bord de la rivière, une statue bizarre représente la légende de la création de Riga. Je me rappelle moyen, mais en gros c’est un géant qui fait traverser la rivière aux gens, et là un bébé arrive mais il grossit et se change en pièces d’or (ou l’inverse) et paf ça sert à créer Riga.

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Balade aussi un peu hors de l’hyper-centre pour aller voir du street-art et je découvre une zone Free Riga, où les citoyens (aidés de la ville ?) réutilisent des bâtiments désaffectés. Ici il y a plein de fresques, des bureaux, des bars, et même un mur où les gens peuvent écrire ce qu’ils voudraient faire avant de mourir.

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Je rejoins Mateo, on goûte la bière locale, et on reparle de la vie. C’est fou comme c’est facile de parler de trucs plus profond avec des gens en voyage qu’on ne reverras sûrement jamais ou dans longtemps. En partant, on croise par hasard Ivan et on fait un gros calin collectif.

Après un gros dodo, le lendemain il pleut ! Ce sera surtout courses, derniers préparatifs et petits travaux sur l’ordi. J’ai vraiment envie de revenir voir Riga, et y passer plus de temps. Aussi explorer plus la campagne et la nature qui à l’air magnifique.

Vers Moscou

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Petit stress pour attraper le train qui va m’emmener en Russie. Je croyais savoir où était la gare. Vraiment pas exactement. Je croyais avoir de la marge, en fait pas trop. Et il pleut, c’est pas pratique. Je crois trouver mon quai, mais en fait non, mais en fait si. Une fois dans le train, ouf, soulagement !

Je suis dans le wagon 10, en troisième classe. Cette nuit va être un bon aperçu des deux fois trois jours et demi qui m’attendent après pour traverser la Russie. La troisième classe, c’est un peu un dortoir géant d’une cinquataine de places. Il y a des espèces de compartiments ouverts sur le couloir de 4 personnes (2 lits bas qui font aussi sièges) et 2 lits haut. Le long du couloir il y a aussi plein de duo de lit haut et bas.

Après avoir lu plusieurs blogs et fais une analyse stratégique poussée (ou presque), j’ai pris mes places en lit haut le long du couloir au milieu. L’avantage c’est qu’on est loin (le plus loin possible) des toilettes qui sont aux extrémités, on a une vue perçante sur les alentours et on peut dormir quand on veut. Les désavantages c’est que quand la personne d’en bas veut installer sont lit, ben on a plus de place assise (si le train est plein, sinon on squatte chez les voisins). Aussi, le lit est plus petit, on ne peut pas être assis.

On part à 17h30, et peut-être 30 minutes après, le monsieur à lunettes qui a le lit du bas sous le mien me fait comprendre qu’il veut mettre son lit. Il est gentil il m’aide à attraper le matelas et tout l’attirail de dodo pour moi. Le train n’est pas rempli donc je peux me balader, m’asseoir et faire ma popote autour. Le train, dortoir géant donc, est aussi le temple du confort. Tout le monde se met bien, en short, pyjama, chaussons. J’essaie de suivre la mode avec mes tongs.

Il y a aussi le chef du wagon, qui fait régner l’ordre, apporte du thé, distribue les papiers pour l’immigration, répond aux questions éventuelles. J’ai de la chance il parle anglais. Il m’explique qu’en plus des arrêts du train, il y en aura deux de contrôle : la sortie de Lettonie et l’entrée en Russie. C’est la classe, les contrôleurs montent et les passagers restent au lit.

Le graal dans le train c’est le samovar, le distributeur d’eau chaude. Je ne mourrais pas de soif ni de faim, youpi ! Ce soir là, je fais un peu de soupe, des nouilles lyophilisés et des fruits. Tout le monde parle russe, je crois. Les gens font leur trucs, une dame tricote un motif complexe, d’autres lisent le journal, un livre, regardent par la fenêtre. J’avoue que comme c’est bientôt l’heure de dormir, j’ai la flemme d’essayer de me faire des copains. J’échange de la nourriture avec un autre monsieur. Des graines contre un bonbon à la fraie, ça vaut carrément, on se sourit. Puis un russe, je crois un peu éméché vient tchatcher quand je suis au samovar. On essaye de parler un peu par traducteur interposé, ça ne va pas trop loin. Il parle fort et à un moment après 5 « beautifull » moins sympa qu’avec l’accent italien, je lui traduit « je vais dormir maintenant, c’était bien de vous avoir rencontré ! » et je m’échappe.

Pour monter sur le lit du haut, il faut s’appuyer contre des petits renfort, on monte puis hop les fesses sur le lit ! On a un matelas un peu comme un futon, des draps tout propre et une bouteille d’eau. C’est pas très grand, mais je trouve plusieurs positions confortables, et c’est fou comme le mouvement du train berce bien !

Je me réveille pour le contrôle à la sortie de Lettonie. Une première brochette de contrôleurs et contrôleuses qui font des têtes de méchants. Personne ne fait le malin. Vérification des passeports. En attendant la deuxième vague, je continue le tome 2 du samouraï, où le héros arrête de combattre pour un temps et se met à cultiver une terre difficile pour aider les paysans à faire de même pour assurer leur propre subsistance. Avant que ça porte ses fruits, c’est le contrôle Russe. Là en plus ça fouille les bagages. J’ai l’honneur d’avoir un haut gradé (si j’en crois la taille de son couvre chef) qui vient me poser quelques questions : d’où je viens, où je vais, où je m’arrête en Russie … Puis la contrôleuse passe, et me tamponne mon visa et mon petit papier qu’il faut que je garde jusqu’à la sortie du territoire. Ouf, me voilà en Russie !

Après c’est gros dodo, je me réveille une fois, mais ça n’a rien à voir avec une nuit dans le bus. J’adore cette ambiance. Il y a des ronfleurs, mais je dors sans problème, je fais des rêves et me réveille 9h passée. On arrive à 10h, juste le temps de faire un brin de toilettes et de petit déjeuner.

Je regrette juste de ne pas avoir pris de photo, c’est pas évident avec tout ce monde, mais j’aurais l’occasion dans les prochains jours !

Moscou

Arrivée à Moscou, et juste avant par la fenêtre, il y a des travaux partout à l’extérieur du centre ville. On dirait que la ville, déjà tentaculaire, s’étend encore plus ! Je suis dans une gare à l’est de la ville et je prends le métro. C’est trop bien indiqué, les lignes ont des couleurs, le noms des stations est traduit en anglais, les caisses automatiques aussi. Les stations sont immenses et très classes avec des lustres géants.

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Je trouve ma guesthouse, pose mes affaires, douches puis c’est parti pour la balade dans Moscou. Ici pareil, je reste trop peu de temps pour vraiment comprendre quoi que ce soit mais j’ouvre grand les yeux. Je prends le métro pour aller au sud du centre-ville et remonter à pied. Je mange dans une petite cafétéria recommandé par Mary que je vais voir demain. Je ne sais pas exactement ce qui est russe ou pas, mais tente une salade d’algue, un plat au sarrasin et au légumes et une Vatrushka au dessert, ça c’est russe je crois. Mais c’est géant et tellement fat ! C’est comme un fin gâteau farci de crème sucrée et épaisse, presque solide, avec des amandes. C’est trop bon, mais trop gros, j’aurais du mal à finir.

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Après, c’est plein les mirettes, avec plein de cathédrales grandiloquentes avec leurs dômes dorées, le Kremlin de loin, vaste château rouge. Je le longe dans le parc Alexandre Ier, foule de touristes comme comme moi.

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J’arrive ensuite sur la fameuse place rouge, et c’est vrai que la cathédrale du Christ Sauveur est plus qu’impressionnante ! Construite par Ivan le Terrible, chaque dôme est différent, de multiples couleurs et formes biscornues, mais le tout est harmonieux et se dresse vers le ciel comme une barbe à papa toute droit sortie d’Alice au pays des merveilles. C’est mon monument préféré jusqu’ici je crois !

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La balade continue dans les rues de Moscou, je passe devant le Bolchoï, fais un tour dans des centre commerciaux luxueux avec des bars à caviar et toutes les grandes marques. Les gens mangent des glaces ! Dehors j’ai déjà froid et les russes sont super réchauffés aussi, quoique pas tous. Puis encore quelques courses pour le train. Je trouve seulement un petit magasin et je suis un peu juste, mais comme je vais que faire dormir et lire, ça devrait aller pour 3 jour et demi ! S’il y a un wagon restaurant dans mon train, je testerais, même s’il paraît que c’est pas très bon et cher.

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Gros dodo, et le lendemain je rejoins Mary pour un café. J’avais travaillé à distance avec elle sur un projet de data-visualisation, alors c’était rigolo de se rencontrer en vrai ! Elle travaille comme développeuse senior dans une entreprise cotée en Russie, mais aimerait bien s’installer en Europe (voir aux États-Unis, mais pour les russes c’est très très compliqué !). Avant ça, elle a voyagé avec son mari et sa fille de 3 ans (qui s’appelle Ada, comme Ada Lovelace, la première programmeuse connue, la classe!) tout en travaillant en freelance en Europe. On discute de visualisation de données, de son travail, de ses projets. Elle veut partir de Moscou principalement pour le froid. Arrivée 10 ans plus tôt du sud de la Russie pour le travail, elle a vu de grand changement dans la ville qui est maintenant très très agréable à vivre. Il paraît que pour Noël c’est particulièrement génial, notamment avec pas mal de moscovites qui partent en vacances ou voir leur famille et les supers géniales décorations (à tel point que des fois sont déçus de la déco dans d’autres capitale, il faudra voir ça un jour …)

Après, ils m’offrent des chocolats précis, une spécialité russe qu’on ne trouve pas ailleurs. Je les remercient chaleureusement, on se dit au revoir et je vais à la gare. Je goûterais ça dans le train !

#5 Moscou - Irkustsk : le train-train quotidien