C’est enivrant ! D’ailleurs on part si peu comparé aux explorateurs et voyageurs qui partaient pour des périples de plusieurs semaines avant de voir terre à nouveau, impressionnant ! C’est grisant d’être à l’extérieur, manger du vent, du soleil et son scintillement sur l’eau. J’ai envie de faire du bateau !
A midi je mange avec Catherine au petit restaurant, elle me raconte la fois où elle a fait une étude comparé des constitutions française, anglaise et birmane avec ses nouveaux copains en Birmanie il y a plusieurs années pour assouvir la curiosité locale. Sieste, écriture, japonais, l’après-midi est vite passé puis je sors mes provisions pour le dîner et je suis rejointe par les Allemands. On rigole, parce qu’ils sont aussi fan de Charlie la Licorne, le meilleur dessin animé débile de l’univers. On s’en est rendu compte en montrant chacun nos talents cachés. Ferdinand sait compte chanter par cœur la chanson du roi des bananes tirés de ce dessins animés, Christopher sait compter en binaire avec ses doigts, et j’ai fait ma légendaire grimace de hamster.
Eux vont voir la boite de nuit, moi je file au dodo pour voir le lever du soleil le lendemain matin. Et quel lever de soleil ! Partout la mer, et avant qu’il se montre, le ciel a déjà milles couleurs. C’est quand même putain de beau la vie et la nature.
Ça passe vite, et bientôt on arrive à Donghae en Corée du Sud. Pour débarquer, c’est à celui ou celle qui fera la queue depuis le plus tôt, mais le personnel fait sortir les gens dans un ordre aléatoire. Puis on est pas vraiment pressé. L’immigration est passée comme une lettre à la poste, modulo le temps d’attente.
Pour ce séjour un peu plus long que d’habitude au même endroit (5 jours youpi), je vous raconte ça plutôt par thèmes marquants, ce sera plus intéressant :
J’ai le temps de manger un bimbimbap avec les allemands avant de prendre le train pour Séoul. Et là je comprends. Je réalise. Je suis arrivée en Asie ! Je mange du riz !! Joie et bonheur ! J’avoue que c’est pour mon plus grand plaisir ce repas asiatique après la Russie. Le bimbimbap, qu’on trouve en France aussi, c’est plein d’assortiments plus ou moins connus qu’on mélange au riz donné avec. Miam miam. Goutu et piquant avec le Kimchi, le légendaire chou fermenté et épicé, c’est un délice.
Tout après le bimbimbap me conforte (et me réconforte ?) dans ce fait maintenant établit : je suis en Asie. Et Séoul a un vrai air de Japon, même si c’est sûrement aussi différent pour beaucoup de choses. C’est propre, super organisé, pratique, il y a des toilettes (propres) partout. J’en ai même vu une fois avec un panneau qui montre en temps réel les toilettes libres. On enlève ses chaussures avant de rentrer dans la chambre de la guesthouse. Il y a des parcs avec des appareils de gym où les personnes âgées ou pas s’étirent et moi aussi. Il y a ces supérettes ouvertes 24h/24 un peu partout. On se sent en sécurité partout. J’ai même littéralement vu une personne rendre de l’argent trouvé par terre à la personne qui l’avait fait tombé, dans un marché bondé. Il y a du riz, des nouilles, beaucoup de riz et beaucoup de nouilles, et des raviolis aussi, et encore plein de choses géniales à manger. Il y a des personnages de dessins animés pour tout et n’importe quoi : faire attention dans le métro, dans les pubs …
Le deuxième jour, je privilégie l’histoire ! Balade dans les quartiers qui ont encore des maisons anciennes et magnifiques, visite d’un des deux Palais reconstruit au moins une fois – majestueux mais encore plus grâce aux visiteurs qui louent des costumes pour le visiter, on s’y croirait ! Moment de pause aussi dans un temple bouddhiste avec un rare pin blanc. Et le matin, c’était la visite du temple de la confusion ! Enfin, non, j’ai mal compris au début, c’est une temple de tradition confucéenne ! Un peu perplexe au début, j’ai mieux compris ensuite ! La guide nous explique que c’est une philosophie qui a beaucoup imprégné la mentalité coréenne, notamment dans le respect filial (des parents, aînés, ancêtres, et les plus âgés plus généralement).
Ce temple est un lieu qui abrite des stèles représentant les esprits des rois et rênes de jadis, et deux fois par ans les descendants réalisent des hommages et offrandes. Ce que font aussi les coréens chez eux pour leur propres ancêtres et parents une fois décédés. Elle nous explique que c’est normal aussi que les coréens demandent l’âge des gens pour savoir quel niveau de respect ils doivent « prévoir » envers cette personne.
J’adore la ville, enfin ce que j’en ai vu. Beaucoup de parcs, d’arbres, de zones vertes. Un canal arboré plus bas que la route avec une bébé rivière permet de marcher « loin » des voitures alors qu’on est juste à côté. Super grand grand parc où l’on peut monter jusqu’à la Séoul Tower (tour télé ?) et avoir une vue géniale sur la ville.
Il faut suer ou prendre un petit téléphérique. J’ai sué mais j’ai été récompensée par l’indication du nombre de marches que j’avais grimpé (toutes les 10 marches environ), un panneau « Vous êtes à la moitié », des toilettes, une petite rivière aménagé, une partie du chemin spécial « pied nus » en terre battue, et même un parcours massage de pied dans un petit parc avant (différentes pierres et bout de bois sur lesquels marcher pieds nus pour masser toutes les parties des pieds grâce au poids du corps).
Et joie bonheur, il y a aussi un parc national juste au nord de Séoul, presque dans la ville même (on peut y aller en métro). J’y vais un matin en suivant les conseils d’un blog pour le parcours. Il y a plein de personnes plutôt âgées (on est en semaine) en super attirail complet : chapeau, lunettes, fringues de rando, supers chaussures, bâtons de marche. J’ai un peu moins la classe avec mon pantalon de pyjama et mes petites baskets, mais tout aussi envie de grimper (en faisant attention). Au début on est beaucoup, puis je croise juste des gens de temps en temps après parce qu’il y a plein de chemins possibles dans le parcs.
Ça monte dans la forêt, c’est quand même bien aménagé. Je sue même à l’ombre, jusqu’au pic à 780m environ, superbe vue !! Petit passage sur une « crête » en forêt avec encore de beaux points de vue puis redescende en passant par un temple à lampions et en travaux. J’ai hâte de finir à la fin, les guibolles se plaignent du dénivelé ! Superbe balade, avec quand même une attaque de chat sauvage des montagnes et deux glissades amorties par mes fesses bien nourries au Kimchi. Pour récupérer, deuxième édition au sauna coréen.
Comme au Japon où il y a les bains publics (sento) et les sources chaudes (onsen) où l’on se trempe allègrement, j’ai découvert la version coréenne pour mon plus grand plaisir. Mais attention, ici c’est dans un style un peu différent (du moins à Séoul) : le jimjilbang ! Établissements généralement ouverts 24h/24, il y a bien sûr des bains chauds (et froid) et des saunas séparés homme/femme. Mais il y a aussi une zone, ou un étage, divertissement. Avec télé, jeux, mini-restaurant, où tout le monde dans son super pyjama donné à l’accueil se la coule douce voir dors partout. J’adore le concept. Comme disait ma mère : « Bon bain de vapeur, petit ravioli ! », et ça m’est resté depuis. Par contre, je suis pas sympa parce que je mange les autres gens de mon peuples, les autres raviolis. Désolé.
Bref, cette endroit, c’est trop bien. Il faut au début un peu se décoincer pour se mettre à poil avec les autres nanas – de tous âges. J’avoue au début je me cachais un peu derrière ma serviette orange. Mais au bout d’un moment, on kiffe être en tenue d’Ève, à juste se prélasser dans l’eau chaude. Deux fois plusieurs heures de détente là dedans, en alternant dodo et bains chauds, le grand luxe ! Surtout après +700 et -700 mètres de dénivelé !
J’en ai déjà un peu parlé, mais la nourriture est super, même si j’ai pas du tout tout testé ! Peut-être un peu trop de viande (BBQ coréen, bœuf bugolgi, le concept du Chicken & Beer, poulet et bière) et de fritures (pancakes coréens trop bon, et pleins de beignet divers et variés dans les stand de street-food), mais c’est quand même trop bon. Beaucoup d’options riz, nouilles, soupe de raviolis délicieux. Et le Kimchi qui accompagne souvent ces derniers, qui fait bien digérer mais aussi beaucoup suer !
Pour retourner prendre le bateau, je fais un jour de pause à Gangneung où je dois de toute façon changer de train. C’est un peu comme une station balnéaire qui fait déjà plus campagne (on retrouve les choux partout qui poussent le long de la route). J’ai trouvé une petite guesthouse familiale dans le quartier du tofu ! Il y a plusieurs spécialités locales ici, dont le Bean Curd – genre de yaourt de tofu. Après une balade à la plage, je tourne et je vire pour trouver les restaurants indiqués dans le petit fascicule trouvé à la guesthouse. Dur, dur de reconnaître les signes coréens ! Et j’ai le trac de rentrer dans un resto où je ne trouverais pas cette spécialité. Au bout d’un moment, je me lance, je rentre dans un endroit un peu au pif, et il l’ont ! Je le vois en photo sur le mur, victoire. Avant d’entrer, on enlève ses chaussures dans un endroit dédié. Je montre que je veux tester ce fameux tofu, et on m’apporte milles choses en plus du bol, c’est génial ! Plein de petits accompagnements inconnus mais délicieux sont servis avec ce super bon tofu.
Après, je dois me confesser. J’ai beaucoup trop abusé de la nourriture déjà préparé dans les konbinis, principalement les onigiris (boule de riz farcies) et les makis géants (rouleau de sushi plus gros et avec plus de garniture que la version japonaise). C’est pas cher, bon (sûrement moins que fait maison ou au resto), pratique comme casse-croûte. Mais j’en ai vraiment trop mangé. Un jour j’en ai mangé 3 ! Je développe une addiction je crois. Vite, il faut arrêter ça au plus vite !
Vraiment, revenir en Corée du Sud et goûter à encore plus de plats, voir un peu plus de campagnes et de spécialités locales serait sympathique !
Ces supérettes souvent ouvertes toutes la nuit sont super pratique. On y trouve plein de choses à manger mais aussi diverses (chaussettes, enveloppes, coupe ongle …). Et à la fois je les adore et je les déteste. Je les adore pour les raisons cités plus haut, et aussi parce qu’il y a plein de choses à goûter qui me sont inconnues, tout est attirant, exotique, on a envie de tester toutes les boissons au thé différentes et autres petits pains fourrés à la pâte de haricot rouge.
Mais je les déteste aussi parce que je deviens addict à ça, comme une récompense si facilement acquise, et aussi parce que c’est le temple du plastique. J’ai complètement dégringolé dans ma consommation de plastique depuis le départ (enfin augmenté quoi). Le seul bon point c’est ma gourde qui m’a permit d’acheter 0 bouteille d’eau en plastique (mais pas 0 de boissons au thé …). Il faut que je fasse attention, ils sont au Japon aussi, tout comme les distributeurs de boissons !
Peut-être est-ce la ville qui fait ça aussi, tout le monde est occupé, on veut consommer en peu de temps, tout est à disposition, instantanée, souvent à usage unique, solution de facilité. Là je sens que j’ai envie d’arriver à la campagne aussi pour cette raison ! Pour ralentir, manger plus local, être plus au vert, me poser plus de cinq jours au même endroit. Ce sera à partir du 15 octobre, ça arrive vite !
Grosse gratitude d’avoir finalement passé plusieurs jours en Corée du Sud ! C’était une super entrée en matière avant le Japon. Je suis curieuse de la campagne coréenne, des montagnes traversées entre le port d’arrivée et Séoul. Après, je me confesse encore, parce que dans ce séjour je n’ai même pas appris à dire bonjour, merci ou au revoir. J’ai pris la solution de facilité en souriant et en faisant la petite courbette.
J’y ai mis zéro effort pour me concentrer sur le japonais, où plus j’avance (doucement) plus je me rends compte que je ne connais rien ! Mais, tout ce que j’ai appris jusque là sera déjà ça de moins à apprendre après. Donc, relax. Je me suis déjà inscrite à trois meetups (rencontres) d’échanges linguistiques à Osaka pour les 10 jours qui suivent mon arrivée. Je sais que j’aurais un peu peur et honte de dire mon peu de japonais, mais ça me fera progresser et rencontrer plein de gens, japonais.es et expat.s. J’ai hâte !
Dernière ligne droite avec une nuit de bateau pour arriver à Sakaiminato, puis j’ai toute une journée pour : passer l’immigration avec mon visa spécifique, rallier Yonago en train où je dois trouver où acheter les billets de bus, puis prendre le bus, puis arriver à Osaka, aller à la guesthouse et … dormir ! Le prochain épisode sera depuis le Japon !