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2 mois au Japon : la lune de miel continue

Ce 5 décembre, ça fait exactement 2 mois que je suis arrivée au Japon. Et purée, on peut dire que ça passe vite ! J’ai trouvé une nouvelle maison et famille temporaire, j’ai super bien mangé, je galère toujours en japonais, j’ai exploré des endroits déjà connus et nouveaux … Petit (ou pas) résumé des dernières semaines.

Un bout de campagne traditionnelle

A Takahara, il y a 40 personnes qui vivent à l’année, une exploitation agricole, une personne qui travaille le bois, un bâtiment communal en cas de catastrophe naturelle, les gens qui cultivent dans leurs jardins … et pas grand chose en plus si le Kumano Kodo ne passait pas par là. Il y a du coup en plus de petites guesthouse, un petit café (la terrasse de chez les gens) et le ryokan où je fais l’échange de service.

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Vivre dans un ryokan

J’adore ! C’est sûrement parce qu’il est magnifiquement placé en face de montagnes, que le gérant et l’équipe sont très sympas que l’ambiance y est vraiment familiale et chaleureuse. On s’habitue vite au rythme des arrivées et des départs des clients, ça rappelle chaque jour à quel point l’endroit et la vue sont spectaculaire de voir des gens le découvrir en arrivant. Avec le gérant Jian San, c’est l’école de l’omotenashi – l’hospitalité. Même si ce n’est pas vraiment un hotel de luxe, on essaie le plus possible que les gens se sentent bien, d’imaginer ce qu’ils veulent pour leur donner avant même qu’ils demandent ! Bon ça, ça n’arrive pas souvent, mais apporter du thé quand les gens arrivent, vite remplacer des baguettes tombées quand on entend le bruit, créer une bonne ambiance, faire se rencontrer les gens … Ça fait vraiment plaisir de voir les gens qui se détendent et profite comme à la maison.

Pour l’instant je ne me lasse pas du travail à faire. On change des fois d’heures de travail pour aussi aider au petit déjeuner et au repas du midi, donc ça permet de varier. J’ai bien pris mes marques et je peux expliquer les tâches aux nouveaux volontaires, et c’est sympa de les voir se sentir à la maison aussi petit à petit. Je découvre aussi toujours de nouvelles choses, où est rangé tel ou tel truc, où comment on prépare un certain plat, ça me semble infini, mais dans le bon sens du terme. Ça va aussi avec l’accès à l’onsen et au café et thé en libre service tout au long de la journée, il ne m’en faut pas plus pour être heureuse ! La grande pièce à vivre avec cheminé, et les chambres en tatamis mettent direct dans l’ambiance.

La touche internationale

Ce qui est très sympa aussi, c’est que beaucoup de clients sont internationaux (j’ai essayé une fois de présenter le menu en japonais, mais il me faut au moins des notes et l’aide de Jian !). C’est très chouette de pouvoir discuter chaque jour avec des gens de partout, même si certains sont plus bavard que d’autres. C’est super rafraîchissant de connaître leur ressentit du Japon, ce qu’ils ont fait, ce qu’ils vont faire, comment ils trouvent le Kumano Kodo.

Une fois j’ai rencontré une australienne trop sympa qui était presque sûre d’avoir vu un ours sur le chemin ! Enfin, il s’agissait sûrement d’un très gros raton laveur comme il peut y avoir dans le coin, j’aimerais bien en voir une fois ! J’ai aussi rencontré un anglais également en PVT, on a gardé contact pour s’échanger des bons plans. Et bien sûr les autres volontaires aussi ça fait des copains et des copines un peu plus long terme avec qui il est très sympa d’échanger et de faire des trucs ensemble.

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Premier Matsuri au Japon

Les matsuris sont des festivals qu’il y a un peu partout au Japon, beaucoup pendant l’été mais pas que. A Takahara, il y a un festival relatif au Kumano Kodo chaque année. Les gens se déguisent en habit traditionnel utilisé pour faire le pèlerinage jadis et font une balade dans le village. Il y a un petit marché, une mini cérémonie du thé ouverte au public, des petits stands de nourriture. La veille, avec Sarah, une française qui habite dans le village (plus d’informations dans la suite), on a aidé les gens du village à préparer des mochis la veille. C’est une sorte de gâteau de riz rond et moelleux à faire cuire avant de manger.

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Les hommes préparent le riz dehors (le laver, le cuire, puis le mettre dans une machine qui je crois le broie pour le changer en pâte). Dedans les femmes forment des boules et stockent tous ces gâteau de manière bien ordonné. On a un chapeau, un masque et des gants pendant l’opération. La « pâte » de riz est mise dans une machine qui le coupe en bouts réguliers et on les attrape pour former de belles boules qu’on mets dans des plateaux qui sont ensuite récupérés et stockés. Le lendemain, la meilleure parie du festival (en tout cas pour moi), c’était les mochis volants !

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Ces gâteaux préparés la veille sont lancés depuis l’arrière de plusieurs camionettes, et les gens assis par terre (pas le droit d’être debout) en récupèrent le plus possible ! C’est super ambiance, et tout le monde est à fond pour récupérer plein de mochis, qui sont ensuite partagé si les enfants n’en ont pas attrapé beaucoup. Trop marrant ! Avec les costumes c’est génial, on s’y croirait vraiment, même si ça ne devait pas être super pratique de marcher avec tout cet attirail. Un super moment !

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Observation de la nature

Une chose que j’adore, même si je ne l’ai que survolé jusqu’à présent, c’est le rapport du Japon à la nature. Observation, adoration, vénération, gratitude, je ne sais pas trop, et sûrement que certains japonais s’en fichent carrément, mais il y a quelques chose de spécial que j’ai envie de plus découvrir et essayer de comprendre.

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Kooyoo

Déjà, il y a un mots en japonais qui désignent les feuilles d’automne et leur changement de couleur, c’est pas dingue ça ?? Comme l’observation des fleurs de cerisiers peut être plus connues, les feuilles d’automne sont aussi une institution. Il y a même la météo des feuilles !! Comme une météo normale, mais avec où et quand les feuilles seront les plus belles à être admirées dans tout le Japon. J’adore !!!

Il faut dire que c’est vraiment magnifique, deux arbres en particulier : le momidji – l’érable japonais – et le itcho – le Gingko. Le premier passe du vert au jaune au rouge jusqu’au pourpre, le deuxième jusqu’au jaune seulement, mais un jaune flamboyant ! Et quand les deux sont à côté c’est la fête pour les yeux.

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Un magnifique endroit où j’ai pu aller pour les voir est la ville de KoyaSan, en fait un complexe de temples, haut lieu du bouddhisme Shingon japonais (une branche spécifique introduite au Japon par le moine Kobo Daishi, figure du Japon, après avoir étudié en Chine). C’est un lieu qui comprend aussi le plus grand cimetière du Japon. Il y a à la fois des mausolées très vieux, et d’autres très récents. Des chefs d’entreprises ont même payés très chers pour en avoir un à l’effigie de leur entreprise à leur mort, ce qui est à la fois drôle et bizarre à voir. J’aimerais beaucoup y retourner y passer une nuit !

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Bref, c’était vraiment un magnifique endroit pour admirer les feuilles d’automne, en particulier avec une petite rivière. Le combo feuilles jaunes et rouges, l’eau et la roche, vraiment l’essence de la beauté !

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Un autel pour la nature

Ça je ne l’ai vu et appris qu’il y a peu, et je n’en sais pas encore beaucoup plus, mais JianSan, le gérant a un petit autel à l’extérieur de l’hôtel. Il l’ouvre chaque matin et le ferme chaque soir. Chaque premier et quinze du mois, il ajoute et change des offrandes. C’est à destination de la nature, pour la célébrer. Je crois que c’est lié au shintoïsme, qui n’est pas à proprement parler une religion, mais un ensemble de philosophies et de croyances, notamment qu’il y a des « kamis » (traduit par divinités, mais cela pourrait être aussi des esprits) dans les choses de la nature. J’espère plus sur le sujet dans les prochains mois !

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Unkai et les montagnes qui remplissent le cœur

Elle est là, pas tous les jours mais souvent, et compte dans ce qui fait de ce lieu un endroit vraiment spécial, j’ai nommé la mer de nuage - unkai en japonais. Ça aussi c’est vraiment magnifique, on dirait que la montagne et les nuages sont vivants, il se font des câlins, où que des fois la montagne fume !

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Et même sans la mer de nuages, ces montagnes sont vraiment géniales, c’est une vrai chance de les voir tous les jours, sous toutes les nuances de lumières du jour possible. Menaçantes sous la pluie ou rayonnantes au soleil. La plupart des arbres restent vert même l’hiver, mais certaines changent de couleurs au fur et à mesure, pour le plus grand plaisir de nos yeux. C’est vraiment apaisant à admirer.

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Vie d’équipe

De 1 à 5 volontaires

Quand je suis arrivée, j’étais toute seule avec le staff japonais. J’étais un peu timide au début, le temps de comprendre ce que je devais faire, apprendre à connaître les gens, m’installer, tout ça. J’ai pris mes marques et tout, mais je me suis un peu plus relaxée quand Margaux, une autre française est arrivée.

J’avoue que ça m’a fait du bien de pouvoir faire des blagues en français, parler de mon ressentit, d’avoir quelqu’un du même statut ici en quelques sortes, et je suis devenue plus à l’aise encore. A deux, c’était sympa, on a fait des balades et du stop, que je n’aurais peut être pas faite toute seule. Après une troisième française, Marie-Jeanne, est arrivée, on s’est super bien entendue aussi, puis Margaux est partie, puis Tom et Linnea, un couple d’américain trop gentil sont arrivée, puis Jonathan, un mexicain trop sympa aussi.

A cinq, la dynamique est encore autre, on va faire une petite fête de départ le dernier soir où on sera tous ensemble. On n’a pas nos jours de congés ensemble, ou alors deux part deux, mais ça fait directement une ambiance plus internationale et un peu moins japonaise, mais c’est aussi super bien de se faire des nouveaux copains de partout dans le monde ! On a même regardé un film de Noël à cinq dans une petite pièce avec café et pop corn, comme à la maison. Être avec d’autres gens, c’est chouette aussi pour avoir de nouvelles idées. Marie-Jeanne qui adore la période de Noël a eu l’idée de construire un calendrier de l’avent qu’on a fait ensemble (une forme de sapin fais en bambou, et 24 petites maisons en papiers décorés et remplies de bonbons) en cachette pour en faire cadeau à tout le staff qui était trop content !

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Connaître un peu mieux le staff japonais

Petit à petit, avec plus de volontaires qui arrivent, on arrive aussi à bien rigoler avec le staff japonais. On a appris les kotcho kotcho, les guili japonais, on fait des blagues et on se essaye de se faire peur ou de se taper sur l’épaule et dire que c’est quelqu’un d’autre. C’est un peu basique comme humour, mais c’est vraiment top pendant le travail, ça égaye carrément la journée, le temps passe plus vite et on s’amuse bien !

Ce qui est trop chouette aussi, ce sont les soirées gyoza (ces raviolis japonais trop bons) qu’on fait quand la cuisinière qui n’aime pas qu’on cuisine dans sa cuisine ne travaille pas. C’est vraiment trop bon ! Et déjà que je mange beaucoup, pour ces repas là, j’ai carrément un betsubara – un deuxième estomac – et je ne peux m’arrêter d’en manger. Il y a peu, on les a même cuisiné nous même ! Ils étaient carrément moins beau mais aussi bon, et la recette est récupérée !

Les lettres de GueshiSan

Je n’oublie pas mon papy japonais préféré, même si je passe un peu moins de temps avec lui depuis que les autres volontaires sont arrivé.e.s. Comme j’avais parlé de lui à Maman et qu’elle voulait voir une photo de nous, il a dit d’accord, mais que quand il lui aurai envoyé une lettre, trop gentil ! Je l’ai aidé à la corriger en français, et zou, direction la France. Il a été trop content quand il a reçu la réponse !

On l’a aussi motivé à écrire une lettre à James et Bob, ses idoles dont il a tout les livres, un ancien sans domicile drogué qui s’en est sorti grâce à Bob un chat particulièrement mignon et intelligent. J’ai aussi du coup prévu de lui écrire même depuis le Japon, avec des cartes postales représentant uniquement des chats !

Et ce n’est pas encore sur, mais quand je retourne à Osaka pour m’occuper de l’administratif, il viendra sûrement passer un ou deux jour à Kyoto où je le rejoindrais une après-midi. Il veut me montrer et m’expliquer des choses que je pourrais montrer ensuite à de la famille qui viendrait me voir, trop génial !

Omiyagué – petits cadeaux de voyages

Il est de coutume au Japon de ramener de petits souvenirs, généralement de la nourriture quand on est parti.e en voyage pour ses ami.e.s et ses collègues. Du coup, on fait ça avec les volontaires, quand certains partent en vadrouille, on ramène toujours des choses à manger, et le staff aussi, alors on mange plein de trop bonnes choses ! C’est souvent sucrés : des mochis, des chocolats, des desserts à la pâte de haricots rouge, et même une fois des super bon buns (des espèces de gros raviolis chinois fourrés à la viande) qu’on ne peut acheter qu’à Osaka et Tokyo. On se régale !

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Escapades

Ici c’est donc trop chouette, vous l’avez compris maintenant. Mais ça fait aussi de bien d’aller prendre l’air, de faire de l’exercice et de changer un peu d’environnement de temps en temps. Et j’ai bien profité de mes jours off pour ça !

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Les trois grands sanctuaires du Kumano Kodo

J’étais déjà allée dans deux d’entre eux, mais c’est un plaisir d’y retourner. Ambiance recueillement et encens, beaucoup de japonais viennent prier ou dire leur souhait dans ces temples Shinto qui balisent le pèlerinage du Kumano Kodo. Ils sont aussi beaucoup visité par des étrangers qui font cette randonnée. On peut y acheter des amulettes contre les accidents de la route, pour avoir des enfants en bonne santé et autre. Les bâtiments sont vraiment beau.

En entrant, on se purifie en se rinçant les mains et la bouche avec de l’eau grâce à une genre de louche. Pour se recueillir, on jette une pièce dans un bac, on sonne une grosse cloche avec une corde, on se penche deux fois, on tape deux fois ses mains, on prie ou on souhaite quelque chose puis on se penche une dernière fois. A Hongu, je revisite le plus grand tori du Japon, une espèce de grande porte (sans portes) qui montre l’entrée des temples shinto.

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Je suis allé voir aussi un plus petit temple à Shingu, où JianSan le gérant a participé l’année dernière au Matsuri qui se passe en Février chaque année et qui a l’air super impressionnant. Le petit temple est en haut d’un escalier géant en pierre, et lors de ce festival, des hommes habillés en blanc et munis d’une grande torche dévalent tous ensemble l’escalier pas droit aux marches immenses et le premier arrivée reçoit un prix je crois. Mais ça à l’air méga dangereux ! Déjà de descendre en marchant on doit faire attention, impressionnant !

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Randonnées le long du Kumano Kodo.

J’avais déjà marché le long de cet ancien chemin de pèlerinage, mais c’est vraiment génial, je suis trop contente d’habiter juste à côté et de pouvoir y marcher souvent ! Après quelques marches proches (aller-retour sur le même chemin de 6 ou 8 kilomètres), je suis petit à petit passée à la vitesse supérieure. Une fois, je suis allée au premier village à 10 km et je suis revenue (20 km). Petit café, et bains de pieds public, toujours les beaux arbres d’automne, un régal !

Ensuite, je voulais tester un autre tronçons du Kumano Kodo que celui que j’avais déjà parcouru (il y en a plusieurs, plus ou moins entretenus dans leur état « d’origine »). Il y en a un qui dure 4 jours, le plus difficile avec beaucoup de dénivelé et qui va de KoyaSan jusqu’au sanctuaire de Hongu, ce sera peut-être pour cet été. Un autre longe la côte et est beaucoup moins fréquenté car il y a beaucoup de tronçon de route. J’ai trouvé le blog d’une fille qui a marché à peut près partout au Japon et qui a testé ce tronçon, effectivement dangereux pour les routes, sauf une section de 26 kilomètres. Comme ce n’est pas à côté, j’ai demandé 2 jours de congés pour y aller et visiter autour. Et c’était trop bien !!

JianSan m’a hébergé chez lui la veille, il habite à Shirahama, une ville balnéaire proche de mon point de départ. J’ai joué avec leur chat et j’ai vu la super table chauffante que beaucoup de japonais ont (une table basse avec un système de chauffage électrique et une couverture tout autour sous laquelle on peut se mettre).

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Le lendemain, je suis partie tôt et j’ai bien profité de la rando, avec un passage d’une petite rivière dans un bateau traditionnel, on s’y croirait !! J’avais compté large, j’arrive plus tôt que prévu, j’ai le temps d’aller à l’onsen et de visiter un peu la petite ville de Susami. Il y a un tori (porte à l’entrée des sanctuaires) dans l’eau ! Comme dans un endroit super célèbre du Japon où les gens se pressent pour faire des photos. Ici il est plus petit et moins impressionnant, mais je suis toute seule peinarde.

Kushimoto, le plus au sud d’Honshu

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Le deuxième jour, je visite Kushimoto, petite ville avec des formations de roches impressionnantes, et deux îles reliées par un pont. Il fait super beau, et je loue un vélo électrique pour aller voir tout ça plus vite. Avant je me disait, le vélo électrique c’est tricher, c’est bien de faire travailler ses gambettes. Mais en fait, c’est génial, on va à fond en forçant quand même, et ça m’a ait gagner beaucoup de temps (et après 26km à pied la veille, c’était non négligeable en fait).

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Sous le pont, il y a des fermes à poissons et du coup énormément de petits aigles sont aux aguets, il y a en a des dizaines sur la rambardes, sur le haut du pont, ils évitent les voitures et je vole presque avec eux à la vitesse maximum du vélo électrique. Après, je suis bien crevée et je dors dans le train pour rentrer.

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36 kilomètres et 2000 mêtre de dénivelé !

Avec Marie-Jeanne, l’autre française (qui est réserviste à l’armée et super sportive), on se motive à faire deux jours de rando en un pour qu’elle puisse aller au temple de Hongu. On a calculé qu’il faudrait partir à 5 heures du matin pour être large et ne pas être pressées d’arriver, pour pouvoir prendre notre temps et bien profiter. On est partie avec deux lampes, nos pique-niques et plein de couches pour le froid. C’était super impressionnant de marcher dans la forêt la nuit dans le noir presque complet (trop d’arbres pour voir la lueur des étoiles, et on était loin de la pleine lune). J’avais un peu peur au début, je fesais du bruit pour éloigner les animaux, puis en fait après c’était que du plaisir ! Tout le long de la rando, on a adoré, on était pas vraiment fatiguées, on a eu des supers vues, on a pris un café, pique niqué dans un super endroit avec encore des feuilles d’automne.

Un autre aspect du Japon

Pour contre-balancer un peu cet image pour l’instant un peu idyllique du Japon, je suis super contente d’avoir rencontré Sarah. C’est une française presque établie dans le même petit village. L’année dernière, elle est venue comme moi en volontaire dans le même ryokan, et elle y a rencontré MassaSan, le manager de l’équipe de l’époque. Maintenant, ils sont mariés et sont en train de créer une guesthouse dans le même village, qui ouvrira l’année prochaine. C’est un super projet, elle est super contente, mais il y a plein d’aspect compliqué aussi dans cette situation. Les papiers pour avoir un visa d’épouse prennent beaucoup de temps, sont plus facile à faire de France, ce qui implique pas mal d’aller retour car son visa vacances s’est assez vite terminé.

Les artisans qui travaillent pour eux respectent les horaires, à midi c’est la pause, à cinq heures c’est fini (il y a la petite musique qui signale ces heures-là dans le village grâce à des hauts-parleurs). Et il ne faut pas le déranger pendant sa pause, alors elle arrête aussi les autres travaux en cours (peinture et compagnie), parce que le rythme social passe avant le rythme personnel. C’est un projet qui prend beaucoup de temps, et ils n’ont pas trop la possibilité de prendre du temps pour eux, de continuer à étudier le japonais et le français respectivement (Sarah parle quasiment couramment, même si elle voudrait avoir plus de vocabulaire, et MassaSan parle anglais, et quelques mots de français).

Elle a adoré son PVT, mais elle voit vraiment la différence entre un an de vadrouille et petit boulot, et vraiment vivre au Japon, où il y a plein de nouvelles choses auxquelles s’adapter, qui font que ce n’est pas qu’un pays merveilleux où tout roule. Pour autant, elle est vraiment sûre de son choix, elle veut transmettre plein de choses de la culture japonaise à ses futurs clients, et elle est passionnée par son projet. Mais ça me rappelle qu’il y a encore plein d’autres aspects du Japon qui m’échappe encore, et c’est normal !

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Bilan pratico-pratique

L’estomac

Là, on est toujours au paradis. Je mange régulièrement des tenpura (léger beignet de légumes et poissons), du curry japonais, des soirées gyozas (raviolis japonais), du tonkatsu (porc pané), des sashimis, des sushis préparés par un maître sushi, des nouilles udon et soba, sushis aux légumes de la montagne, maquereau rôti à la sauce soja, épices au yuzu, bref c’est la fête des papilles et je m’y habitue grave ! Ce sera dur de devoir retourner au restaurant ou de me refaire à manger, même si on cuisine de temps et temps. J’ai aussi appris à faire les onigiris, les triangles de riz que les clients prennent à emporter pour le pique-nique.

La langue

J’ai l’impression de rester sur un plateau où je peux dire des choses simples, et toujours pas comprendre les gens, sauf s’ils parlent doucement (et encore, comme j’ai pas trop de vocabulaire, je comprends que ce que je connais déjà). Avec l’ambiance internationale, j’ai un peu moins écouté et étudié le japonais, mais je suis bien décidé à ‘y remettre plus assidûment !

Je suis quand même contente, parce que des fois quand je pense à des mots ils viennent en premier en japonais dans ma tête, ça n’était pas le cas avant ! Bon c’est pas souvent, généralement quand je dois parler anglais, et pour des mot simple comme « des fois » (toki doki), « machine à laver » (sentakuki), ou « aspirateur » (soujiki). Je n’arrive pas encore à faire des phrases un peu plus compliqué en live à l’oral, mais je m’y familiarise un peu plus, ça commence à venir un peu. On continue, on garde la motivation !

Le moral

Il est toujours au rendez-vous. Malgré le froid qui arrive et des fois le nez qui coule un peu, la chaleur humaine, du onsen et la nourriture prennent le dessus ! Pour le moment, je suis vraiment contente d’être venue au Japon, de faire un échange de service ici, de rencontrer des japonais.es et aussi des gens de partout, d’être à la campagne et de randonner souvent. Moral au top !

Les sous

J’ai fait assez attention à Osaka au début, et ici même avec des escapades et petites aventures autour, je m’en sors super bien avec cet échange de service ! Je pense que je vais surtout dépenser pour des cadeaux de Noël pour la France et pour le staff ici, avec quelques restos à venir ! Ce n’est pas plus mal, parce que quand je serais en mode 100% touriste, ça va partir vite, alors là je suis contente d’économiser sans du tout avoir l’impression de me priver ! On verra pour la suite comment se passe le budget.

La suite

Plusieurs nouveautés pour les prochains mois ! Du 15 au 22 décembre, je retourne à Osaka pour finir des papiers administratifs liés au visa, puis j’ai décidé de retourner un mois de plus là où je suis maintenant, pour profiter de Noël et du jour de l’an avec le staff que je connais déjà, pour voir comment ça se passe ! On ne sera aussi plus que 2 volontaires, et j’espère plus progresser en japonais avec mon super prof, le meilleur papy de tout le Japon.

Fin Janvier, retour à Osaka pour poser quelques affaires dans ma super guesthouse, et essayer de trouver un vélo d’occasion pour faire des moyennes distances. Destination Shikoku, une autre île du Japon pour un 2ème échange de service. Ce sera aussi à la campagne dans un hôtel traditionnel, mais avec aussi des enfants dont il faudra s’occuper un peu, donc ça va changer ! J’ai hâte d’en savoir un peu plus sur l’éducation des enfants, voir une famille (un peu) de l’intérieur.

Ensuite, en Mars et Avril, ce sera à priori visites et randonnées à Shikoku et peut être la zone au nord avec Okayama et Hiroshima. Il y a un autre ancien pèlerinage qui fait tout le tour de l’île de Shikoku (et prend 2 mois), donc j’en ferais peut être juste un bout. Il y a aussi l’île de Shodoshima, beaucoup plus petite avec une version miniature et moins fréquentée, ce sera ma première destination ! Après on verra, les plans vont peut-être changer, affaire à suivre …